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30 janvier 2010

Affaire Clearstream

Les salamalecs de Dominique de Villepin

Jeudi 28 janvier 2009, à l'énoncé du Jugement du tribunal correctionnel de Paris, que toute la France attendait en retenant son souffle, acquittant Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream, celui-ci, ne contenant plus son émotion, a déclaré sur un ton de commisération : « Je suis fier d'être français, et je suis fier d'appartenir à un pays dont la justice vient de prouver son indépendance vis à vis du pouvoir... Mon innocence, ma loyauté ont été reconnues, et je tourne la page sans rancune....».

Traduction : « Je ne suis pas prêt de pardonner à ce petit c.., et il le paiera très cher en 2012. D'ici là, il n'a pas fini d'en chier avec moi... ».

On aurait dit de Gaulle dans son discours « Paris martyrisé, mais Paris libéré ! » Il serrait les mains de tous les gens à sa portée, même celles des trois gendarmes en faction devant la porte d'entrée du tribunal.

Et patatrac ! Vendredi 29 janvier, contre toute attente (de Dominique de Villepin) annonce de l'appel interjeté par le procureur de Paris, Jean-Claude Marin !

Fier d'être français le jeudi, l'est-il encore le vendredi ? La justice est-elle toujours indépendante du pouvoir ? Le procureur a-t-il agi sur ordre ? Sarkozy est-il derrière ce sacrilège ? La démocratie est-elle en danger ?

La question qu'aucun journaliste n'a cru bon de poser, mais qui pourtant coule de source, est la suivante : Si Dominique de Villepin avait été condamné le jeudi 28 janvier, surtout à une peine de prison avec sursis qui l'aurait rendu inéligible en 2012, aurait-il fait appel de ce jugement ? La réponse est forcément oui, et il aurait eu raison puisque la loi le permet. Dans l'autre sens, c'est une autre histoire.

L'indépendance de la justice vis à vis du pouvoir n'est pas en cause dans cet appel.

Dans un procès il y a trois parties bien distinctes : l'accusé, le ministère public et les juges qui sont indépendants.

Les juges qui ont démontré leur indépendance en acquittant de Villepin. Que peuvent-ils faire de mieux ?

Dans un an, ils acquitteront peut-être encore ce même de Villepin. Le ministère public (le procureur) qui représente la société, dépend lui de ministre de la justice, donc du pouvoir. L'accusé lui attend le verdict. Mais selon que tu seras puissant ou misérable...

Dominique de Villepin, l'homme « providentiel » au destin national qu'il s'est lui même tracé, mais qui n'a en réalité comme légitimité que sa propre ambition, continue donc d'alimenter sa « victimisation » et sa « persécution » par Nicolas Sarkozy dans tous les médias. Cet éminent personnage, jamais élu, n'ayant même jamais sollicité le moindre mandat devant les français, est le grand stratège que la France attend depuis si longtemps !

N'oublions pas qu'il est le « Père » de la dissolution du parlement en 1997 alors qu'il était secrétaire général de l'Elysée sous le mandat de Jacques Chirac, avec à la clé l'arrivée de la gauche au pouvoir pour 5 ans.

En voulant prendre à témoin les français qui ont bien d'autres chats à fouetter, Dominique de Villepin qui souhaite avant tout surfer sur la vague de l'anti sarkozisme ambiant pour en récupérer les bénéfices en 2012, prend le risque au contraire d'être discrédité et de se brûler les ailes.

Comment peut-il déclarer sans rire : « « Je connais bien Jean-Claude Marin (sic) et je le crois incapable d'avoir pris cette décision seul. C'est Nicolas Sarkozy qui est derrière cet appel, et cet acharnement continue».

En fait, Dominique de villepin par ses propos incarne parfaitement la dépendance de la justice avec le pouvoir. Ils sont copains et c'est là tout le problème. Comme disait Coluche, il y a l'avocat qui connaît bien le juge, et les autres. » Il y a là une étrange similitude avec l'attitude d'une certaine Ségolène Royal.

Ses états d'âme, devant les micros complaisants, sa colère de petit garçon injustement puni dans une affaire tordue, sa prestation sur Canal + du vendredi 29 janvier en particulier, lui enlèvent la dimension et le recul nécessaire que tout futur candidat doit posséder pour prétendre à la fonction de chef d'état. Il n'est pas au-dessus de la mêlée, mais bien dedans. Sa belle éloquence ni changera rien.

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