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13 février 2010

Hausse générale des salaires de 20% !

Qui n’a pas rêvé de lire cette manchette à la une de tous les journaux ?

A première vue, cela ressemble d’avantage au slogan d’un candidat démagogue en mal de notoriété, qu’à une réalité économique crédible. J’entends déjà le patronat et les syndicats, pour une fois réunis, crier au fou ! Depuis la nuit des temps, toutes les réformes passent inexorablement, et avant même leur application, par un scepticisme sclérosant. Pourtant à y regarder de plus près, en adoptant néanmoins une démarche positive rompant avec les arguments habituels largement éculés, « en vérité je vous le dis » : c’est tout à fait réaliste et immédiatement opérationnel. Et sans pour cela mettre les entreprises à genoux ! Il n’est pas question non plus de verser ou d’adopter ici les théories marxistes, dont il faudra bien un jour de débarrasser pour qu’enfin la France devienne un pays moderne.

Quelle est la réalité d’aujourd’hui ?

Malgré une moyenne générale très basse des salaires dans notre pays chez une grande partie de la population, les chefs d’entreprises ne veulent pas entendre parler de nouvelles hausses substantielles et massives des charges salariales qui mettraient en danger la vie même de leurs établissements. C’est sûrement la réalité, mais en même temps c'est bien navrant.

Les salariés eux luttent, et à juste titre dans la plupart des cas, pour des revenus décents compte tenu du coût de la vie, et des richesses générées par leur travail.

En réalité, tout le monde a raison, et quand tout le monde a raison en politique on n’avance pas, chacun étant persuadé de son bon droit campe sur ses positions.

Il faut trouver d’autres idées, et très vite, car sinon c’est l’ensemble de notre système qui va imploser.

Comment parvenir à cette hausse de 20% que je dis possible, et qui n’a rien, soit dit en passant d’immoral.

On n’y pense rarement, mais il y a un partenaire essentiel complètement oublié dans la justification des revenus bloqués, pas même indexés sur les augmentation des prix dans tous les domaines de notre vie quotidienne.

Ce partenaire c’est l’état, qu’il soit de gauche ou de droite, responsable en partie des bas revenus donc de la misère chez bon nombre de salariés, ou responsable d’injustices inouïes pour les autres salariés.

Il peut bien proposer, nous allons le voir, d’exonérer de charges les heures supplémentaires faites par les salariés.

Prenons l’exemple du SMIC* qui est fixé à 1 000 € net environ mensuel.

*Smic au 1er janvier 2010

horaire brut : 8,86 € - mensuel brut (base 35 heures) : 1 343,80 €                       mensuel net : 1 055,42 € (1 047,44 € en 2009)

La réalité de ce net touché par le salarié payé au Smic est en fait, au niveau pouvoir d’achat, de moins de 800 € !

Pourquoi ?

Toutes les dépenses de ce salarié pour sa vie quotidienne sont taxées à 19,60% (TVA), ou plus pour les produits pétroliers, alcools, tabac, (etc.). Il reverse donc indirectement à l’état plus de 20% de son salaire net. On peut ajouter (hélas) les taxes diverses hors TVA comme l’éco-participation lors de l’achat d’un produit ménager (belle trouvaille justifiée pour l’amélioration de l’environnement), et demain la fameuse taxe écologiste pour l’ozone ! N’en jetez plus la cour est pleine. L’imagination de nos hommes politiques pour créer toujours plus d’impôts (et les justifier sans rire) mérite notre reconnaissance éternelle. L’opposition qui conteste la plupart du temps, en ne les votant pas, le bien fondé des dispositions budgétaires de la majorité, se garde bien de les abroger lors d’une éventuelle alternance. Je pense à Lionel Jospin qui contestait avec véhémence l’augmentation du taux de TVA mis en place par Alain Juppé alors premier ministre de Jacques Chirac (18,6% à 20,6%), et qui arrivant au pouvoir en 1997 dans un gouvernement de cohabitation, baisse cette TVA d’un seul point au lieu de deux à 19,6%.

A ce propos, il est amusant de constater que lorsque vous mettez à la tête d’une commission de réflexion (!) pour un grand emprunt Mrs Rocard (PS) et Juppé (UMP), vous débouchez immanquablement sur de nos nouveaux impôts et nouvelles taxes pétrolières. Toujours les mêmes recettes et un manque flagrant d’imagination pour les meilleurs d’entre nous (sic).

N’oublions pas non plus l’avènement de l’euro qui a eu pour première conséquence perverse pour le commun des mortels, c’est aujourd’hui prouvé, l’augmentation du coût de la vie de 30% sans aucune contre partie salariale.

Revenons à la TVA* qui est l’impôt le plus injuste qui soit, car son taux est le même que vous soyez smicard ou patron d’EDF.

*La taxe sur la valeur ajoutée a été inventée par l'inspecteur des finances français Maurice Lauré en 1954, alors directeur adjoint de la Direction générale des Impôts. Son idée convainc les dirigeants politiques par son efficacité : la TVA est levée sur chaque entreprise au fur et à mesure du processus de production. Auparavant, la mise en place d'un tel impôt indirect (on parlait de la Taxe sur le chiffre d'affaires, instaurée en 1937) suscitait la méfiance car il avait été pensé seulement comme prélèvement final auprès d'un grand nombre de commerçants et détaillants.

Le système de Lauré fut mis en place le 10 avril 1954 et toucha d'abord les grandes entreprises. Le 6 janvier 1966, sur proposition de Valéry Giscard d'Estaing alors ministre des finances, la TVA est étendue au commerce de détail. Le taux normal, initialement fixé à 17,6% est ensuite passé à 18,6% (le 01/04/1991), puis 20,6% à compter du 1er août 1995 pour redescendre à 19,6% à compter du 1er avril 2000. Taxation française, elle a été ensuite adoptée dans de nombreux pays notamment au sein de l'Union Européenne. La TVA revient aux caisses de l'État.

Compte tenu de ce qui précède, je propose les mesures suivantes :

1- Suppression définitive de la TVA (ne rêvons pas).

2- Augmentation immédiate par les employeurs du secteur privé en priorité, de tous les salaires de 20% du net payé.

a) Les salaires sont assujettis à la TVA (19,6%) et deviennent une charge normale comme pour tous les achats des entreprises.

b) Récupération de la TVA salaire (19,6%) par les entreprises. L’augmentation de 20% pour tous les salariés est de ce fait une augmentation zéro pour les entreprises.

c) L’état récupère cette TVA déduite par les entreprises sur tous les achats réalisés par l’ensemble des français.

Salaires augmentés = consommation plus importante, donc reprise assurée.

d) L’état renégocie les dispositions particulières de la TVA avec certains secteurs d’activités (restauration, agriculture, pêche, transport etc..)

e) Pour le secteur public, l’état qui ne paye pas de TVA, récupère l’augmentation des salaires de 20% par la TVA récupérée sur les achats de ses salariés.

Je ne prétends pas détenir toutes les subtilités et connaissance de l’économie, mais je prétends ouvrir peut-être un nouveau chemin de réflexion. Je prétends surtout m’élever contre l’iniquité, à cause de cette TVA, de ne pas avoir un salaire net dans la poche d’un salarié, et en particulier pour les bas revenus.

Le temps passé qui consiste à reprendre, par des moyens détournés, de la main gauche ce qu’on donne de la main droite doit être aboli.

Pour conclure, je peux affirmer que ces mesures auraient pour conséquence de rendre populaire son auteur. Les hommes passent, mais les lois adoptées, bonnes ou mauvaises, demeurent. Quand je pense qu’une simple augmentation de 10% du Smic lors de l’élection de François Mitterrand en 1981 a valu à son auteur un capital sympathie incroyable, Nicolas Sarkozy serait bien inspiré d’être le père de cette proposition.

Enfin, mais là je rêve, pourquoi ne pas gouverner un pays dans le but de donner du bonheur à ses concitoyens ?

(plafonnement et secteur d’activité à déterminer).

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